t...u., c'est avant tout un spectacle qui ne s'est pas fait.

 

t...u., c'était l'envie de créer un spectacle inspiré de la carrière du groupe électro-pop russe t.A.T.u., ce fameux groupe qui a créé la polémique au début des années 2000 avec son tube All the things she said. Mais surtout ce fameux groupe dont l'histoire a été marquée par la puissante relation d'attraction-répulsion entre les deux chanteuses qui le composent, Lena Katina et Yulia Volkova, sur la scène comme dans la vie. Le groupe s'est séparé en 2009.

 

t...u., c'était l'envie de réunir une équipe pour expérimenter ces relations d'attraction-répulsion. De mêler l'intime et la représentation. De faire résonner t.A.T.u. à nos propres expériences de vie. Trois duos – deux inconnues, une amitié en déséquilibre et un amour à sens unique – se sont expérimentés sur le plateau, se sont essayés à faire de leur relation une matière scénique. Il a résulté de ce travail et de ces recherches des situations, des moments et des écrits. L'intime a cependant rattrapé le jeu. Le groupe s'est séparé en 2014.

 

t...u., c'est devenu un objet de réflexion sur la séparation. Sur l'impossible séparation. Comme Lena et Yulia n'arrivent pas vraiment à se séparer de t.A.T.u. Comme elles recyclent les débris du groupe pour tenter d'exister encore. Comme je ne me résous pas à me dire que ce spectacle ne verra pas le jour.

 

t...u., c'est aujourd'hui des expériences protéiformes motivées par cette double inspiration. D'une part le groupe t.A.T.u. – son univers, son histoire, sa musique. De l'autre, cette tentative de spectacle avorté. Pour chercher à faire vivre encore. Un peu. Des expériences sous forme de performances où toujours l'intime se questionne et s'expérimente. Des formes qui se nourrissent de la précédente et se battissent comme sur des décombres. Chacune comme un point de suspension ajouté entre le t et le u, comme pour retarder un peu plus le moment du point final.